La
Cour Pénale Internationale (CPI) déclare qu’il y a une « base
raisonnable » pour penser que des soldats britanniques ont commis des
crimes de guerre sur des détenus en Irak entre 2003 et 2008. Cela ne
vaut aucunement dire qu’il y aura des suites. Et même dans le cas de
l’ouverture d’une enquête qui aboutisse, les impérialistes continueront à
jouir de pleine impunité.
La procureuse Fatou Bensouda affirme dans un rapport de 74 pages présenté au siège des Nations Unies à New York que « suivant
une évaluation factuelle et légale minutieuse des informations
disponibles, il y a une base raisonnable de croire que des membres des
forces armées britanniques ont commis des crimes de guerre par rapport à
la juridiction de la Cour » contre des détenus.
On y affirme que des soldats britanniques ont « torturé et
maltraité » 1071 détenus irakiens entre 2003 et 2008 et ont été
responsables de la mort de 52 personnes qui se trouvaient en détention
provisoire durant la même période.
En 2006 une enquête préliminaire sur le sujet avait été ouverte mais
l’ancien procureur Luis Moreno-Ocampo n’était pas allé au-delà car il
affirmait ne pas avoir assez de preuves. L’enquête préliminaire actuelle
a ainsi été rouverte en 2014. Cependant, il n’est pas sûr qu’elle aille
jusqu’au bout non plus.
En effet, la procureure doit maintenant évaluer si la Grande-Bretagne
a les capacités de mener elle-même l’enquête. Si c’est le cas, elle ne
demandera pas à ce qu’une enquête soit ouverte par la CPI. C’est ce
qu’espèrent d’ailleurs les autorités britanniques. Et on sait très bien
comment les institutions des États impérialistes jugent les crimes de
ses forces répressives. Il suffit d’ailleurs de constater la façon dont
le sujet est traité dans la presse internationale : tout est au
conditionnel et les faits sont toujours ponctuels, jamais la conséquence
d’une politique globale.
En ce sens, même dans le cadre d’une enquête, il sera très difficile
que les responsables soient punis tant les preuves exigées sont
pratiquement impossibles à présenter. Mais en imaginant le cas où malgré
les difficultés les responsables soient punis, cela ne toucherait
qu’une minorité infime des soldats britanniques. Car tout est fait pour
présenter ces crimes contre l’humanité de la part des forces militaires
des puissances impérialistes comme une « exception », comme des cas
isolés. Jamais les responsables politiques ne sont jugés. Autrement,
bien des ministres et des présidents des puissances occidentales
devraient être en prison payant pour les crimes contre l’humanité que
les forces à leurs ordres ont commis et commettent au jour le jour,
partout, dans différents conflits guerriers.
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